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LE VAMPIRE.

ses lèvres, et il ne pouvait réussir à recueillir aucune information sur l’objet qui l’intéressait si fortement. Quelques soirées après, il conduisit encore sa sœur à une brillante assemblée, chez quelqu’un de ses parents. La laissant sous la protection d’une dame d’un âge respectable, il se plaça lui-même dans un coin isolé des appartements ; et là, se livra tout entier à ses tristes pensées. Un long-temps s’écoula ainsi, et enfin il s’aperçut qu’un grand nombre de personnes avaient déjà quitté les salons ; il sortit forcément de cet état de stupeur, et entrant dans une pièce voisine, il y vit sa sœur environnée de plusieurs personnes, avec qui elle paraissait en conversation soutenue ; il s’efforçait de s’ouvrir route jusqu’à elle, et venait de prier une personne devant lui de le laisser passer, quand cette personne, se retournant, lui montra les traits qu’il abhorrait le plus au monde. Tout hors de lui-même, à cette fatale vue, il se précipita vers sa sœur, la saisit par la main, et, à pas redoublés, l’entraîna vers la rue. Sur le seuil de l’hôtel il se trouva arrêté quelques instants par la