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LE VAMPIRE.

sine, afin de l’y exposer au premier pâle rayon de la lune, qui se lèverait après sa mort. Aubrey, surpris, et prenant avec lui quelques-uns de ces hommes, se décida à gravir cette colline, et à y ensevelir, sur le lieu même, son compagnon ; mais quand il eut atteint le faîte de la montagne, il n’y trouva de trace, ni du corps ni des vêtements, quoique les bandits lui assurassent qu’il était sur la roche même où ils avaient déposé les restes de lord Ruthven. D’abord, son esprit se perdait en conjectures sur cet étrange événement ; mais il finit par se persuader, en retournant chez lui, que les voleurs avaient tout simplement enseveli le corps pour s’approprier les vêtements.

Las d’une contrée où il avait rencontré de si terribles catastrophes, et où tout semblait conspirer pour approfondir cette mélancolie superstitieuse qui avait frappé son esprit, il prit le parti de s’éloigner de la Grèce, et bientôt arriva à Smyrne. Tandis qu’il y attendait un navire pour le transporter à Otrante ou à Naples, il s’occupa de l’inspection des divers effets qui avaient