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LE VAMPIRE.

compense, Aubrey décida les voleurs à transporter son ami blessé, à une cabane voisine ; et, étant convenu avec eux d’une rançon, il ne fut plus importuné de leur présence, les bandits se bornant à surveiller la chaumière jusqu’au retour de l’un d’eux, qui alla recevoir, dans une ville voisine, le montant d’une traite qu’Aubrey leur donna sur son banquier.

Les forces de lord Ruthven déclinèrent rapidement ; au bout de deux jours la gangrène parut, et l’instant de sa dissolution sembla s’avancer à grand pas. Sa manière d’être et ses traits étaient toujours les mêmes. On aurait dit qu’il était aussi indifférent à la douleur, qu’il l’avait été autrefois à tout ce qui se passait autour de lui : mais, vers la fin de la seconde soirée, il sembla préoccupé de quelque idée pénible ; ses yeux se fixaient souvent sur Aubrey, qui, s’en apercevant, lui offrit, avec chaleur, son assistance. Vous voulez m’assister, lui dit son ami ! vous pouvez me sauver ! vous pouvez faire plus encore ! Je ne parle pas de ma vie ; je regarde d’un œil aussi insouciant le terme