Page:Byron - Le vampire, trad Faber, 1819.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
LE VAMPIRE.

milieu des taillis, à la découverte de la modeste violette ; quand par une transition subite, sa sombre imagination lui représentait son amante, la figure pâle, la gorge saignante, et ses lèvres décolorées, mais qu’un sourire toujours aimable, malgré le trépas, venait encore orner.

Il se détermina enfin à fuir des sites dont chaque trait était, pour sa raison affaiblie, une source de tableaux douloureux. Il proposa à lord Ruthven, qu’il croyait ne devoir point quitter, après tous les soins qu’il en avait reçus pendant son indisposition, de visiter ensemble ces parties de la Grèce qui leur étaient encore inconnues à tous deux. Ils partirent donc, et allèrent à la recherche de chaque lieu auquel se rattachait un ancien souvenir ; mais, quoiqu’ils courussent constamment d’une place à une autre, ils ne semblaient cependant, ni l’un ni l’autre, prêter une attention réelle aux objets variés qui passaient sous leurs yeux. Ils entendaient souvent parler de voleurs infestant le pays ; mais, graduellement, ils en vinrent à mépriser ces rapports, qu’ils regardaient