Page:Byron - Le vampire, trad Faber, 1819.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
LE VAMPIRE.

dans la hutte : bientôt le triste cortège fut rencontré par d’autres paysans, qu’une mère alarmée envoyait encore à la recherche de son enfant chérie : mais les cris lamentables que poussait la troupe désolée, au moment où ils approchaient de la ville, furent pour cette mère et son époux infortuné l’avant-courreur de quelque horrible catastrophe. Décrire l’angoisse de leur attente inquiète serait impossible ; mais quand ils eurent découvert le corps de leur fille adorée, ils regardèrent Aubrey, lui firent remarquer du doigt les indices affreux de l’attentat qui avait causé sa mort, et tous deux expirèrent de désespoir.

Aubrey étendu sur sa couche de douleur et en proie à une fièvre ardente, au milieu des accès de son délire, appelait lord Ruthven et Ianthe. Quelquefois il suppliait son ancien compagnon d’épargner celle qu’il aimait : d’autres fois il accumulait les imprécations sur sa tête, et le maudissait comme le destructeur de sa félicité.

Lord Ruthven se trouvait justement alors à Athènes ; et, ayant eu connaissance de la