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LE VAMPIRE.

mais ne lui donna pas même à entendre qu’il le soupçonnait d’être la cause du renversement de ses plans.

Aubrey, au sortir de Rome, dirigea ses pas vers la Grèce, et traversant le golfe, se vit bientôt à Athènes. Il y choisit pour sa résidence la maison d’un Grec, et ne songea plus qu’à rechercher les traces d’une gloire passée sur des monuments qui, honteux sans doute d’exposer le souvenir des grandes actions d’hommes libres, aux yeux d’un peuple esclave, semblent chercher un refuge dans les entrailles de la terre, ou se dérober aux regards sous une mousse épaisse. Sous le même toit que lui, respirait une jeune fille de formes si belles et si délicates, qu’elle aurait offert à l’artiste le plus digne modèle pour représenter une de ces houris que Mahomet promet, dans son paradis, au crédule Musulman ; mais, non ! ses yeux possédaient une expression qui ne peut appartenir à des beautés que le Prophète représente comme n’ayant pas d’âme. Lorsqu’Ianthe dansait sur la plaine, ou effleurait