Page:Byron - Le vampire, trad Faber, 1819.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
LE VAMPIRE.

d’une tendre affection ; les autres étaient de ses tuteurs, et leur contenu eut lieu de frapper son attention : si déjà, auparavant, son imagination avait supposé qu’une influence infernale résidait dans son compagnon, ces lettres durent bien fortifier ce pressentiment. Ses tuteurs insistaient pour qu’il se séparât immédiatement de son ami, dont le caractère, disaient-ils, joignait à une extrême dépravation, des pouvoirs irrésistibles de séduction qui rendaient tout contact avec lui d’autant plus dangereux. On avait découvert, depuis son départ, que ce n’était pas par haine pour le vice des femmes perdues, qu’il avait dédaigné leurs avances ; mais que pour que ses désirs fussent pleinement satisfaits, il fallait qu’il rehaussât le plaisir de ses sens par le barbare accompagnement d’avoir précipité sa victime, la compagne de son crime, du pinacle d’une vertu intacte au fond de l’abîme de l’infamie et de la dégradation. On avait même remarqué que toutes les femmes qu’il avait recherchées en apparence, à cause de leur chaste conduite, avaient, depuis son départ,