Page:Byron - Le vampire, trad Faber, 1819.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
LE VAMPIRE.

son entrée dans le monde, un grand nombre de mères l’environnèrent, s’étudiant à qui lui ferait les portraits les plus faux des qualités qu’il faut pour plaire ; tandis que leurs filles, par leur contenance animée, quand il s’approchait d’elles, et leurs yeux pétillant de plaisir, quand il ouvrait la bouche, l’entraînèrent bientôt dans une opinion trompeuse de ses talents et de son mérite ; et bien que, rien dans le monde ne vint réaliser le roman qu’il s’était créé dans sa solitude, sa vanité satisfaite fut une espèce de compensation de ce désappointement. Il était au moment de renoncer à ses illusions, lorsque l’être extraordinaire que nous venons de décrire vint le croiser dans sa carrière.

Frappé de son extérieur, il l’étudia et l’impossibilité même de reconnaître le caractère d’un homme entièrement absorbé en lui-même, et qui ne donnait d’autre signe de son attention à ce qui se passait autour de lui, que son soin d’éviter tout contact avec les autres, avouant par là tacitement leur existence, cette impossibilité même