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LE VAMPIRE.

mariage, avait eu la honteuse gloire d’effacer, dans les cercles, la conduite désordonnée de toutes ses rivales, se jeta à sa rencontre, et fit tout ce qu’elle pût, mais en vain, pour attirer son attention. Toute l’impudence de lady Mercer échoua, et elle se vit réduite à renoncer à son entreprise. Mais quoi qu’il ne daignât pas même accorder un regard aux femmes perdues qu’il rencontrait journellement, la beauté ne lui était cependant pas indifférent ; et pourtant encore, quoi qu’il ne s’adressât jamais qu’à la femme vertueuse ou à la fille innocente, il le faisait avec tant de mystère que peu de personnes même savaient qu’il parlât quelquefois au beau sexe. Sa langue avait un charme irrésistible : soit donc qu’il réussit à comprimer la crainte qu’inspirait son premier abord, soit à cause de son mépris apparent pour le vice, il était aussi recherché par ces femmes dont les vertus domestiques sont l’ornement de leur sexe, que par celles qui en font le déshonneur.

Vers ce même temps vint à Londres un jeune homme nommé Aubrey : la mort de