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être une merveille, digne en tout de sa très-noble race (son père était de Castille, sa mère de l’Aragon). Et pour qu’il se montrât un chevalier accompli, dans le cas où notre sire roi aurait encore à guerroyer, il apprit l’art de monter à cheval, celui de faire des armes, de dresser l’artillerie, et d’escalader une forteresse — ou un couvent.

39. Mais ce que désirait le plus Donna Inès, ce dont elle s’assurait par elle-même chaque jour avant tous les savans maîtres qu’elle réunissait autour de son fils, c’était que la plus stricte morale présidât à son éducation : elle s’informait avec soin de ses sujets d’études, et l’on commençait d’abord par les lui soumettre tous ; aucune branche dans les arts ou dans les sciences n’était dérobée aux regards de Juan, à l’exception de l’histoire naturelle.

40. Il était profondément versé dans les langues, — surtout les mortes ; dans les sciences, les plus abstraites de préférence ; dans les arts, ceux au moins dont on ne faisait plus communément usage. Mais on ne lui laissait pas lire une page d’un ouvrage licencieux, ou qui traitât de la reproduction des espèces ; on eût craint de le rendre vicieux.

41. Ses études classiques donnèrent quelque inquiétude, à cause des indécens amours des dieux et des déesses, qui, dans le premier âge, occupaient vivement l’attention, mais qui ne mirent jamais de corsets ou de pantalons. Ses révérends tuteurs encouraient quelquefois le blâme, et se voyaient forcés de demander