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par forme d’épisode ce qui lui est advenu précédemment, tandis qu’il est assis à son aise, après dîner, aux côtés de sa maîtresse, dans quelque agréable asile, palais, jardin, grotte ou paradis, dont l’heureux couple fait bientôt une taverne.

7. C’est la méthode ordinaire, mais non la mienne. Je veux commencer par le commencement, et la régularité de mon plan m’interdit comme une énorme faute, toute espèce d’écarts. Je débuterai donc par un fil (dussé-je mettre une demi-heure à l’étendre) qui vous apprendra quelque chose du père de Don Juan, et de sa mère, si vous l’aimez mieux.

8. Il naquit à Séville, agréable cité, fameuse par ses oranges et ses femmes. — Qui ne l’a pas vue est bien à plaindre ; le proverbe le dit, et je suis de son avis. De toutes les villes d’Espagne, c’est la plus jolie, si ce n’est Cadix ; — mais vous verrez bientôt. Les parens de Don Juan vivaient près de la rivière dont le noble cours s’appelle Guadalquivir.

9. Son père avait nom José, — Don de race, véritable hidalgo, franc de toute souillure de sang maure ou hébreu, et traçant sa généalogie à travers les gentilshommes les plus Visigoths de l’Espagne. Jamais cavalier ne monta à cheval, ou une fois monté ne redescendit à terre comme José, qui engendra notre héros, qui engendra — mais c’est encore dans l’avenir. — Bon, pour mémoire[1].

  1. Ici, comme dans la plupart de ses ouvrages, Lord Byron, sous des noms supposés, rappelle l’histoire de sa vie. Nous renvoyons les lecteurs aux passages des Mémoires du capitaine Medwine, dans lesquels Lord Byron parle de sa femme et de leur séparation. On trouve ici, dans Inès, le portrait de Lady Byron, et dans les chagrins de José tous ceux que le mariage fit éprouver à Byron lui-même.