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1. J’ai besoin d’un héros. — Besoin singulier quand chaque année, chaque mois nous en apporte un nouveau, qui, après avoir fatigué le bavardage des gazettes, cesse bientôt d’être l’objet de l’admiration du siècle désabusé. De cette espèce-là, je ne me soucie guère d’en parler ; j’aime mieux choisir notre ancien ami Don Juan, que nous avons tous vu un peu trop tôt envoyé au diable sur le théâtre.

2. Vernon, Cumberland-le-Boucher[1], Wolfe, Hawke, le prince Ferdinand, Gramby, Burgoyne, Keppel, Howe ont, bons ou mauvais, obtenu la dîme des conversations ; ils ont rempli les dépêches de la poste, comme aujourd’hui Wellesley. Mais courant tous après la gloire (neuf marcassins d’une seule laie[2]), ils ont défilé à leur tour, comme les rois du sang de Banquo. La France eut aussi Dumourier et Bonaparte que vantaient le Moniteur et le Courrier.

  1. Le duc de Cumberland a mérité cet exécrable surnom par les froides cruautés qu’il exerça sur les Jacobites désarmés, après la bataille de Culloden.
  2. Allusion à ce que dit la sorcière, dans Macbeth, acte IV, scène 1re : « Versons le sang d’une laie qui ait dévoré ses neuf marcassins. »