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ce malheureux prince dans le seul instant que le sceptre ne fût pas parvenu à corrompre.

110. Mais je suis dans les digressions. Quel rapport existe-t-il entre la conduite de mon héros et celle de Néron ou de tout autre bouffon couronné comme lui ? le même à peu près qu’avec les hommes de la lune. Certes il faudra réduire mon ouvrage à zéro, et je vais devenir l’une des nombreuses « cuillers de bois » de la poésie (c’est sous ce dernier nom que nous autres collégiens aimions à désigner celui qui venait d’obtenir ses derniers degrés[1]).

111. Mon projet d’ennuyer les lecteurs ne sera jamais fort goûté. — On y trouve quelque chose de trop épique, et je serai forcé (en le recopiant) de diviser ce chant en deux. D’ailleurs, à moins que je n’en avertisse d’avance, personne ne s’en apercevra, si ce n’est quelques habiles gens ; et pour ceux-là même, cette résolution passera pour un perfectionnement louable ; car je prouverai qu’en cela l’opinion de la critique est celle d’Aristote, passim. — Voyez « Ποιητιχης. »


  1. À Harrow, et dans plusieurs autres grands colléges d’Angleterre, les écoliers reçoivent chevaliers de la cuiller de bois, les étudians qui viennent de passer leur thèse. Cette cérémonie burlesque est rarement du goût du récipiendaire. L’auteur veut dire ici que son poème aura le sort des thèses de ces chevaliers ; qu’il sera oublié dès sa naissance.