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si j’ai quelque défaut c’est celui des digressions ; je laisse aller seuls mes gens, tandis que je m’amuse à soliloquer sans fin : mais ce sont mes adresses de la couronne, remettant les affaires à la prochaine session. J’ai l’air d’oublier que chacune de mes omissions est une perte pour le public, non pas, il est vrai, aussi grande que l’eussent été celles d’Arioste.

97. Je le sais ; ce que nos voisins appellent des longueurs (nous n’avons pas un mot aussi juste ; mais nous avons bien la chose dans la parfaite ordonnance des poèmes que Bob Southey met au monde chaque printems) ; les longueurs, dis-je, ne sont pas un appât bien puissant pour le lecteur ; mais il n’est peut-être pas mal à propos de lui présenter quelques beaux morceaux dépopée, pour mieux lui prouver que lennui en est le principal ingrédient.

98. Nous lisons dans Horace qu’il arrive parfois à Homère de s’endormir ; nous pourrions même sans lui nous en apercevoir : quand il arrive à Wordsworth de se réveiller, c’est pour nous dire avec quelle complaisance il se traîne autour des lacs, avec ses chers voituriers[1]. Il invoque le secours d’une barque pour franchir les abîmes — de l’Océan ? —

  1. Wordsworth est l’un des poètes surnommés lakistes, à cause de leur affectation à peindre des lacs, des étangs et des barques. C’est ainsi qu’on pourrait appeler, en France, M. Lamartine, le lunatique, M. V. Hugo, le cadavéreux, etc. Nous recommandons instamment les strophes suivantes à nos romantiques très-illustres et à nos dramaturges très-précieux.