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Que trois seuls réveillent nos villes,
Et nous marchons aux Thermopyles !

VIII.

Mais tout reste silencieux !…
Non ! — Les morts raniment leur cendre ;
Les morts, les morts se font entendre
Comme un torrent impétueux !
« Brisez, disent-ils, vos entraves !
Venez !… » Et vous restez esclaves.

IX.

 — « Versez-nous le vin de Samos ;
Vous ! faites frémir d’autres cordes :
Combattez, musulmanes hordes,
Coulez pour nous, jus de Seos. »
Voyez la soudaine allégresse
Qu’inspirent ces accens d’ivresse !

X.

Comme vos pères, au plaisir
La danse pyrrhique vous porte ;
Mais de la pyrrhique cohorte
N’avez-vous plus de souvenir ?
Vos accens sont nobles et graves ;
Conviennent-ils à des esclaves ?

XI.

— « Versez-nous le vin de Samos !
C’est Bacchus seul qui nous inspire.
Bacchus seul conduisait la lyre
Du tendre vieillard de Téos ;
Il servait et savait se taire. — »
Ah ! du moins il servait un frère !

XII.

— « Ce Miltiade tant vanté
De la couronne fut avide… »
— Mais le tyran de la Tauride
Protégea notre liberté ;
Il mit en fuite les barbares ;
— Et vous, vous servez des Tartares !

XIII.