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remerciemens. Il savait habilement varier ses flatteries ; « faire à Rome comme les Romains, » tel était son principe de conduite en Grèce.

85. Ainsi, d’ordinaire, quand on lui demandait une chanson, il rappelait aux différens peuples quelque chose de leur pays ; le God save the King, ou le Ça ira, peu lui importait, il ne s’occupait que de l’à-propos. Sa muse trouvait partout des inspirations, depuis le sujet le plus sublime jusqu’aux plus prosaïques raisonnemens. Pindare avait bien chanté les chevaux de race, pourquoi lui aurait-on reproché de montrer la même flexibilité de talent ?

86. Par exemple, en France, il eût écrit une chanson ; en Angleterre, un récit de six chants in-4º ; en Espagne, il eût fait une ballade ou une romance sur la dernière guerre ; — autant en Portugal ; en Allemagne, il eût grimpé sur le Pégase du vieux Goëthe. — (Voyez ce qu’en dit de Staël.) En Italie, il eût imité les Trecentisti[1], et, en Grèce, il eût chanté quelque hymne dans le genre de celle-ci :


I

O des arts le premier séjour,
Iles de Grèce, îles de Grèce !
Où Sapho chanta son ivresse,
Où naquit le père du jour !
Un été constant vous colore :
Mais Phébus seul vous reste encore.

II.

Au nom des pères glorieux
Dont la mémoire les accuse,

  1. Les poètes du treizième siècle.