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formaient la couleur de sa chemise, — et l’on suivait au travers de son léger tissu les mouvemens de son sein, tels que ceux d’une faible vague ; son deuxième jelick, tout brillant d’or et de pourpre, était fermé avec des boutons de perle larges comme des pois ; une blanche gaze rayée de bouracan flottait autour de son beau corps, semblable à des flocons de nuages groupés autour de la lune.

71. Un large bracelet pressait chacun de ses bras charmans ; il n’avait pas d’attache, — l’or pur en étant assez flexible pour que la main le contournât sans peine, et que la forme du bras devînt aussitôt la sienne. C’était admirable, mais sa forme seule eût charmé les yeux, tant il semblait craindre de laisser échapper les contours qu’il pressait. Ainsi, l’or le plus fin entourait la peau la plus blanche que métal précieux eût jamais entourée[1].

72. Comme princesse des domaines de son père, une semblable plaque d’or roulée au-dessus de son coude-pied annonçait son haut rang. Douze anneaux brillaient autour de ses doigts ; ses cheveux rayonnans de pierreries ; les plis gracieux de son voile étaient comprimés au-dessous de son sein par une bande de perles d’une valeur presque inestimable ; et la soie orangée de son pantalon turc venait se terminer autour de la plus jolie cheville du monde.

  1. Ce costume est moresque ; les bracelets et l’anneau y sont portés de la manière indiquée. Le lecteur s’apercevra par la suite que la mère d’Haidée étant de Bez, sa fille suivait les modes de sa patrie. (Note de Byron.)