Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée

sopha occupait trois parties complètes de l’appartement, — et semblait de la dernière fraîcheur. Le velours des coussins — (plutôt faits pour garnir un trône) était écarlate ; du milieu jaillissait un brillant soleil broché en or, dont les rayons tissus rappelaient le vif éclat de ceux qui remplissent les cieux vers le milieu du jour.

68. Quant à la splendeur, on en avait confié le soin au cristal, au marbre, à la porcelaine et à l’argenterie ; sur les carreaux étaient jetés des nattes indiennes et des tapis de Perse que le cœur eût tremblé de salir. Des gazelles, des chats, des nains et des noirs, et telles autres gens habitués à gagner leur pain en qualité de ministres et favoris (c’est-à-dire par dégradation) étaient là réunis en foule comme à la cour ou à la foire.

69. On n’avait pas épargné les belles glaces et les tables, la plupart en ébène incrustées de nacre ou d’ivoire, celles-ci en écaille de tortue ; et celles-là en bois précieux, garnies d’or ou d’argent. — On avait pourvu à ce que la plus grande partie d’entre elles fût chargée de viandes, de sorbets glacés — et de vins — à la disposition de tous ceux qui arrivaient d’heure en heure pour dîner.

70. Entre tous les costumes, je choisis pour le peindre celui d’Haidée : elle portait deux jelicks[1], — dont le premier était jaune-pâle ; l’azur, le violet et le blanc

  1. Ou plutôt tchelek : c’est une ceinture de soie. (Voyez le Dictionnaire turc de Meninsky.)