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mouillaient et endommageaient ses captures. Il avait mis ses prisonniers à la chaîne ; il les avait étiquetés comme les chapitres d’un livre ; et garnis de colliers et de manchettes, ils valaient à ses yeux, l’un dans l’autre, de dix à cent dollars.

16. Il disposa de quelques-uns d’entre eux sur le cap Matapan, en faveur de ses amis les Maynottes[1]. Il en vendit d’autres à ses correspondans de Tunis, à l’exception d’un seul qu’il laissa couché à bord sans penser à le vendre (attendu sa vieillesse). Le reste, — sauf çà et là quelque riche personnage qu’il mit à fond de cale pour demander plus tard sa rançon, — fut laissé sous la même chaîne ; étant, à l’égard des gens d’une classe ordinaire, porteur d’une large commission pour le dey de Tripoli.

17. Les marchandises furent également séparées et distribuées pour différens marchés du Levant, à l’exception de certains articles d’une utilité classique pour les femmes, comme des toiles, des dentelles, des pinces, des cure-dents, et une théière, venus de France ; des guitares et des castagnettes d’Alicante, tous objets mis à l’écart par l’excellent père qui venait de les voler pour sa fille.

18. Une guenon, un mâtin de Hollande, un magot, deux perroquets, une chatte de Perse et ses petits, avaient attiré son choix au milieu d’une foule

  1. Le cap Matapan est l’ancien promontoire de Ténare, à l’extrémité de la presqu’île du Peloponèse. Les Magnottes, ou Maynottes, ont remplacé les Lacons.