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D’abord, un homme seul touchera son cœur ; mais bientôt, redoutant moins l’embarras des additions, on verra l’homme, au nombre pluriel, devenir l’objet de ses préférences.

4. Je ne sais si la faute en est aux hommes ou bien à elles ; mais une chose du moins est certaine : c’est qu’une femme formée (si toutefois elle ne se jette pas dans la dévotion pour la vie) a besoin d’être courtisée après un intervalle exigé par la décence. Ce n’est pas que, dans sa première affaire d’amour, elle n’eût entièrement engagé son cœur, bien que même alors aucunes prétendent être restées libres ; mais pour celles qui ont aimé, soyez sûr qu’elles aimeront encore.

5. Il est triste, et c’est une cruelle preuve de la fragilité, de la folie, de la scélératesse humaine, que l’amour et le mariage, tous deux venus de même lieu, soient pourtant si rarement d’accord. Le mariage est né de l’amour, comme le vinaigre du vin ; — c’est un breuvage estimable, mais acide et rebutant ; — le tems en a transformé le parfum céleste en une saveur commune et singulièrement plate.

6. Il existe quelque chose d’antipathique entre la conduite présente des amans et celle qui devra la suivre : ils sont la dupe d’un certain jargon de flatterie, jusqu’au moment où la vérité tardive leur apparaît. — Mais alors que reste-t-il, sinon le désespoir ? Aussitôt les mêmes choses changent de nom : par exemple, — l’amant faisait de sa flamme un de ses titres