Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/222

Cette page n’a pas encore été corrigée

des théories réellement assez praticables. Ah ! s’ils voulaient nous préserver du diable, comme il serait agréable de répéter cette maxime (qui n’est pas fort nouvelle) : « Bois, mange et fais l’amour, que t’importe le reste ? » Ainsi parlait le sage roi Sardanapalus.

208. Mais Juan ! avait-il donc oublié Julia ? devait-il sitôt l’oublier ? Je ne sais que répondre, la question en elle-même n’est pas facile à résoudre. Mais sans doute, c’est la lune qui dans ce cas fait tout sans notre participation ; et toutes les fois qu’on éprouve de nouvelles palpitations, c’est elle qui les excite. En effet, comment diable se ferait-il que les formes fraîches eussent tant d’empire sur nous, pauvres humaines créatures ?

209. Je hais l’inconstance ; — je repousse, je déteste, j’abhorre, condamne et renie le corps pétri de vif-argent qui ne peut conserver en lui le souvenir permanent d’aucune impression. L’amour, l’amour constant a toujours été mon hôte ; mais pourtant la dernière nuit, dans un bal masqué, je vis une jolie petite créature, fraîchement arrivée de Milan, devant laquelle, comme un vilain, j’éprouvai quelques désirs.

210. Mais bientôt la Philosophie vint à mon aide : « Songe, m’insinua-t-elle, aux liens sacrés qui t’engagent. — Volontiers, répondis-je, ma chère Philosophie. Mais regarde ses dents ! O ciel ! Et ses yeux ! Je veux savoir ce qu’elle est, femme, fille,