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la glace, ni le premier jet d’un vin de dessert, ni le bourgogne avec son coloris vermeil, ne pourraient valoir après un long voyage, de l’ennui, de l’amour, ou une bataille, ce verre de hock et de soda-water.

181. La côte, — je crois que c’était la côte que je décrivais, — oui, c’était bien elle, — était alors aussi calme que les cieux ; les sables — semblaient dormir, les vagues azurées étaient déroulées ; tout enfin était arrêté, sauf le cri de l’oiseau de mer, les élans du dauphin, et le bruit de quelques flots légers qui, retenus par un roc ou un rescif, se rejetaient sur le rivage qu’ils mouillaient à peine.

182. Ils se promenaient donc maintenant à leur aise, attendu, comme je l’ai déjà dit, que le père était en course, et qu’ils n’avaient ni mère, ni frère, ni d’autre surveillante que Zoé. Celle-ci, tout en se tenant avec exactitude, dès la pointe du jour, auprès de sa maîtresse, croyait que tout son devoir se bornait à la servir, à lui présenter de l’eau tiède, à tresser sa longue chevelure, et à demander de tems en tems les robes qu’Haidée ne portait plus.

183. C’était l’heure de la fraîcheur ; quand le globe rougi du soleil se perd derrière les montagnes azurées qu’on prendrait alors pour les bornes de la terre. La nature silencieuse, obscure et tranquille, formait un cercle retenu d’un côté par le lointain amphithéâtre des montagnes, et de l’autre par l’immensité calme et froide de l’Océan ; le ciel était teint en