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battus des tempêtes. Rarement cessaient de mugir les flots agités, si ce n’est dans la mortelle longueur des jours d’été, quand l’immense Océan devient aussi limpide que les eaux d’un lac.

178. La légère écume répandue sur la plage ne différait guère de la crême de votre champagne, quand elle déborde une pétillante rasade. Rosée du cœur, source des piquantes saillies ! Combien il existe peu de choses préférables au bon vin ! Laissons prêcher tant qu’on voudra, et cela, parce que nous nous soucions peu des sermons, — mais vivent le vin et les femmes, les plaisirs et la gaîté ! à demain les avis et le soda-water.

179. L’homme, étant un animal raisonnable, doit s’appliquer à boire ; car les plus beaux momens de la vie sont ceux de l’ivresse. La gloire, le raisin, l’amour et l’or, tels sont les fondemens des espérances de tous les hommes et de tous les peuples ; sans leur sève, l’arbre étrange de la vie, souvent si fécond, serait au contraire aride et stérile. Mais revenons. — Buvez à votre aise, et quand vous vous réveillerez avec un mal de tête, vous verrez ce qu’il faudra faire.

180. Vous sonnerez votre valet, vous lui direz d’apporter sur-le-champ un peu de hock[1] et de soda-water, et vous sentirez un plaisir digne de Xerxès le grand roi. Ni le délicieux sorbet rafraîchi dans

  1. Hock, espèce de vin d’Allemagne.