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26. Ce n’était pas sans quelque raison, car la brise s’éleva vers la nuit, jusqu’à ce qu’elle se convertit en vent frais : c’était peu de chose pour les gens de mer ; mais plusieurs passagers pouvaient en ressentir quelque effroi : les matelots sont d’une autre espèce. Au coucher du soleil, ils commencèrent à carguer les voiles, car l’aspect du ciel annonçait que le vent serait violent et pourrait enlever un mât ou quelque chose de semblable.

27. À une heure, le vent, avec une impétuosité soudaine, jette le vaisseau juste dans la vague entr’ouverte : la mer frappe la poupe, lui fait une crevasse diagonale, y brise l’étambord et en entame toutes les parties. Avant d’être sorti de cet imminent danger, le gouvernail était brisé. Il était tems d’appeler aux pompes, le bâtiment contenait quatre pieds d’eau.

28. Une troupe se mit à l’instant aux pompes, et le reste s’empressa de déballer une partie de la cargaison ; cependant ils n’avaient pas encore découvert la voie d’eau. À la fin elle parut, mais ils n’en étaient pas plus rassurés ; l’eau s’élançait par une ouverture énorme, malgré draps, chemises, vestes, et balles de mousselines qu’ils cherchaient à lui opposer.

29. Mais tous les obstacles eussent été inutiles, et le vaisseau eût coulé à fond en dépit de tous les efforts et expédiens, sans le secours des pompes. Je suis heureux de faire connaître celles-là à tous ceux