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furieux. — Il n’est pas encore jour. — Il n’y a personne dans la rue. »

183. On ne dira pas que cet avertissement ne fût pas bon, le mal est qu’il arriva trop tard. C’est ainsi qu’on acquiert l’expérience, et c’est une sorte de péage que nous impose la destinée. En un saut, Juan avait quitté l’appartement, en un second il allait être à la porte du jardin, mais il rencontra Alphonso en robe de chambre qui le menaça de le tuer. — Juan se précipita sur lui.

184. Le combat fut terrible, et la lumière s’éteignit. Antonia criait : « Au voleur ! » et Julia : « Au feu ! » Nul valet ne s’empressa de venir prendre part à l’action. Alphonso, battu autant qu’il le désirait, jurait horriblement que dès cette nuit il serait vengé, et Juan blasphémait une octave plus haut. Son sang était vif : quoique jeune, c’était un vrai Tartare, qui ne se sentait aucun entraînement pour le martyre.

185. L’épée d’Alphonso était tombée avant qu’il eût pu la tirer du fourreau ; et ils se battirent toujours corps à corps : fort heureusement Juan ne la vit pas, car ayant peu l’habitude de retenir ses mouvemens, il eût pu envoyer Alphonso dans l’autre monde, s’il fût venu à l’apercevoir. O femmes ! songez donc à la vie de vos époux et de vos amans ! et voyez comment vous pouvez doublement devenir veuves !

186. Alphonso se roidissait pour retenir son adversaire,