Page:Byron - Œuvres complètes, trad Paris, 1830.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec fermeté, et s’il vous soupçonne d’une faiblesse, de lui en reprocher trois.

176. Au fait, Julia avait des motifs d’excuse, car les amours d’Alphonso avec Inès étaient connues du public : ce fut donc le sentiment de sa faute qui la rendit confuse ; mais, comme on l’a souvent démontré, cela ne peut pas être : une dame a toujours des raisons justificatives ; elle se tut peut-être par égard pour l’oreille de Juan qui avait fort à cœur, comme elle ne l’ignorait pas, la réputation de sa mère.

177. Un second motif encore, c’est qu’Alphonso n’avait jamais paru s’inquiéter de Juan ; il montrait de la jalousie, mais il ne parlait pas de l’heureux amant qui la faisait naître, et laissait ainsi ses prémisses sans conclusion. Cependant son esprit travaillait à éclaircir ce mystère, et l’on peut dire qu’en parlant d’Inès c’était le mettre à la piste de Juan.

178. Il suffit d’un rien dans les affaires délicates, et mieux vaut alors se taire, D’ailleurs il est un tact (cette expression moderne me semble d’une mauvaise fabrique, mais elle me fournit une fin de vers) qui avertit une dame pressée de questions trop inciviles, de se tenir toujours à une certaine distance de la vérité. — Le mensonge donne aux dames une grâce singulière, et convient mieux à leur charmante physionomie que tout autre chose.

179. Elles rougissent et nous les croyons ; au moins l’ai-je toujours fait : il est à peu près inutile d’essayer une réplique, car leur éloquence devient alors