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IV. Pour toute faveur, il obtint d’être noyé dans un tonneau de Malvoisie, choix qui suppose, dit Hume, une violente passion pour cette liqueur. (Voyez le Richard III de Shakspeare.)</ref>.

167. En second lieu je ne le plains pas, parce qu’il n’avait pas besoin de commettre un péché défendu par le ciel et taxé par les lois humaines : ou du moins il s’y prenait de trop bonne heure. Mais à seize ans, la conscience n’est pas timorée comme à soixante, lorsque rappelant nos anciennes dettes, et calculant tous les à-comptes donnés en fautes, nous voyons que le diable emporte déjà les deux côtés de la balance.

168. Je ne dirai rien de la position qu’il avait gardée : on voit dans les chroniques juives comment, lorsque le sang du vieux roi David était devenu pesant, les médecins, laissant pillules et potions, lui avaient conseillé de se servir d’une jeune et jolie fille en guise de cataplasme, et comment le remède eut les meilleurs effets[1]. On le lui avait peut-être appliqué différemment, car David en fut guéri, et Juan fut près d’en mourir.

169. Que faire maintenant ? Alphonso va revenir aussitôt qu’il aura congédié ses misérables : Antonia met son esprit à la torture, mais elle ne peut concevoir aucun expédient : — comment pourra-t-on

  1. « Et le roi David avait vieilli…, et quand on le couvrait d’habillemens il n’était pas réchauffé. Ses serviteurs cherchèrent donc une belle jeune fille dans toute l’étendue d’Israël, et lui trouvèrent Abisag, la Sunamite ; elle était singulièrement belle, et elle dormait avec le roi… Or, le roi ne la connut pas. » (III. Livre des Rois, ch. Ier.)