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ce n’est pour assister aux combats de taureaux, à la messe, au théâtre, aux bals et aux festins ? Est-ce pour cela que, quels que fussent mes adorateurs, je les ai tous éconduits (j’y mettais même de l’impolitesse) ? Est-ce pour cela que le général comte O’Reilly, celui-là même qui prit Alger[1], a prétendu que je l’avais traité indignement ?

149. « Mon cœur n’a-t-il pas été sourd pendant six mois aux soupirs et aux accords du musico italien Cazzani ? N’est-ce pas moi que son compatriote le comte Corniani appelait la seule femme vertueuse d’Espagne ? N’ai-je pas vu à mes pieds une foule de Russes et d’Anglais ? J’ai désolé le comte Strongstroganof, et lord Mount Coffee-House, ce pair d’Irlande qui s’est tué l’année dernière par excès d’amour (et de vin).

150. « N’ai-je pas eu deux évêques à mes pieds ? Le duc d’Ichar, Don Fernand Nunès ? et c’est une femme de ma sorte que vous traitez ainsi ? Je ne sais pas dans quelle phase de la lune nous nous trouvons : je vous sais gré vraiment d’avoir l’extrême indulgence de ne pas encore me battre, quand le tems est si favorable : — Oh ! vaillant héros ! avec votre épée au vent, et votre pistolet armé, ne faites-vous pas là, dites-moi, une jolie figure ?

  1. Donna Julia se trompe. Le comte O’Reilly ne prit pas Alger, mais ce fut Alger qui fut sur le point de le prendre ; lui, son armée et sa flotte levèrent le siége de la ville en 1774, après avoir éprouvé de grandes pertes. (Note de Byron.)