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142. Julia retrouva enfin la parole et s’écria : « Au nom du ciel, Don Alphonso, que prétendez-vous faire ? êtes-vous devenu fou ? Dieu ! que ne suis-je morte avant d’être sacrifiée à un monstre semblable ! quel est le motif de cette violence nocturne, l’ivrognerie ou le spleen ! pouvez-vous bien me soupçonner d’une conduite dont l’idée seule me ferait mourir ! Cherchez alors dans cette chambre. — C’est mon intention, » répondit Alphonso.

143. Il chercha, ils cherchèrent, tout fut retourné, cabinet, gardes-robes, armoires, embrasures de fenêtres. Ils trouvèrent beaucoup de linge et de dentelles, des paires de bas, des mules, des brosses, des peignes, des nécessaires, et les autres articles à l’usage des jolies femmes, propres à conserver la beauté et entretenir la propreté. Ils percèrent de leurs épées des rideaux et des tapisseries, ils arrachèrent des volets, ils brisèrent des tables.

144. Ils cherchèrent sous le lit, et y trouvèrent, — peu importe, — ce n’était pas ce qu’ils désiraient ; ils ouvrirent les fenêtres pour découvrir si la terre ne portait pas l’empreinte de quelque semelle, la terre était muette. Alors ils se regardèrent les uns les autres. Il est étrange, et cela me semble même une bévue, que nul d’entre eux n’ait songé à regarder dans le lit aussi bien que dessous.

145. Pendant cette perquisition, la voix de Julia ne dormait pas. « Oui, cherchez et recherchez, s’écriait-elle ; accumulez insultes sur insultes, outrages