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121. Cette liberté consiste à espérer que le lecteur voudra bien, du 6 juin (jour fatal sans lequel le défaut d’action aurait rendu inutile tout mon talent poétique), se transporter à plusieurs mois de distance, sans perdre de vue Julia et Don Juan. Je sais bien que c’était en novembre, mais je n’ai pas bien retenu le jour précis. — Cette date est un peu obscure.

122. Nous causerons de ceci tout à l’heure. — Il est doux d’entendre, au milieu de la nuit, sur les flots bleus et argentés de l’Adriatique, la voix et la rame du gondolier qui, dans un lointain affaiblissant, fend le sein des eaux. Il est doux de voir l’étoile du soir se lever ; il est doux d’écouter les vents de la nuit murmurer de feuille en feuille ; il est doux de voir Iris mesurer le ciel en s’élevant du sein de l’Océan sur le sommet des montagnes.

123. Il est doux d’entendre les fidèles aboiemens du chien de garde accueillir vivement notre approche du toit domestique ; il est doux de savoir qu’il y a dans cet endroit un œil qui remarquera notre venue, et brillera de plaisir en nous revoyant ; il est doux d’être éveillé par l’alouette, ou bercé par la chute des eaux ; doux est le bourdonnement des abeilles, la voix des vierges, le chant des oiseaux, le bégaiement et les premiers mots d’un enfant.

124. Douce est la vendange quand les grappes humides roulent par milliers sur la terre qu’elles rougissent. Il est doux d’échapper au tumulte des villes, pour jouir