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Manf. Poursuis, poursuis ! — toute ma vie est sur tes lèvres ! c’est bien ta voix !

Le fantôme. Manfred ! demain terminera tes maux terrestres. Adieu !

Manf. Un mot encore : — suis-je pardonné ?

Le fantôme. Adieu !

Manf. Dis, nous reverrons-nous ?

Le fantôme. Adieu !

Manf. Un mot de pardon ! Dis que tu m’aimes !

Le fantôme. Manfred ! (Le fantôme d’Astarté disparaît.)

Ném. Elle est partie, et il n’est plus possible de la rappeler ; ses paroles s’accompliront. Retourne sur la terre.

Un génie. Il est en proie aux convulsions du désespoir ; — voilà ce que c’est que d’être mortel, et de vouloir connaître ce qui est au delà des limites de sa nature.

Un autre génie. Cependant, voyez, il se maîtrise, et rend sa souffrance tributaire de sa volonté. S’il eût été l’un de nous, c’eût été un esprit d’une effrayante puissance.

Ném. As-tu d’autres questions à adresser à notre grand monarque ou à ses adorateurs ?

Manf. Aucune.

Ném. Alors, adieu pour un temps.

Manf. Nous nous reverrons donc ? où ? sur la terre ? — où tu voudras. Pour la faveur qui m’a été accordée, recevez tous mes remerciements. Adieu ! (Manfred sort.)

ACTE TROISIÈME.

SCÈNE Ire.

Une salle du château de Manfred.
MANFRED, HERMAN.

Manf. Quelle heure est-il ?

Herm. Encore une heure, elle soleil se couchera ; nous aurons un délicieux crépuscule.

Manf. Dis-moi, tout a-t-il été disposé dans la tour comme je l’ai ordonné ?

Herm. Tout est prêt, seigneur : voici la clef et la cassette.

Manfr. C’est bien. Tu peux te retirer. (Herman sort.)