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MÉLODIES HÉBRAÏQUES.


AVERTISSEMENT.

Les poëmes suivants furent composés, à la demande de mon ami l’honorable Douglas Kinnaird, pour faire partie d’un choix de mélodies hébraïques. Ils ont été publiés avec la musique, arrangée par MM. Braham et Nathan.

Janvier 1815.


ELLE MARCHE DANS SA BEAUTÉ1.
I.

Elle marche dans sa beauté, semblable à la nuit des climats sans nuages et des cieux étoilés ; tout ce qu’ont de plus beau la lumière et l’ombre est réuni dans ses traits et dans ses yeux, brillant de ces molles et tendres clartés que refuse le ciel à la splendeur du jour.

II.

Une ombre de plus, un rayon de moins diminuerait de moitié cette grâce ineffable qui ondoie dans les tresses de sa noire chevelure, ou éclaire doucement ce visage où des pensers d’une sérénité suave disent combien est pure cette demeure, combien elle leur est chère.

III.

Et sur cette joue, et sur ce front si doux, si calme, si éloquent, ce sourire séduisant, ces teintes animées, annoncent des jours passés dans la vertu, une âme en paix avec tous, un cœur dont l’amour est innocent !



LA HARPE DU ROI-POÈTE.
I.

La harpe du roi-poëte, du chef des peuples, du bien-aimé du ciel, cette harpe que tu avais sanctifiée, ô Musique ! à qui tu avais donné des sons tirés des profondeurs de ton âme, et que tu ne pouvais entendre sans pleurer, que les pleurs redoublent, ses cordes sont brisées ! Elle adoucissait les