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HEURES DE PARESSE.

collège n’en connut avant lui. Prenant le pédantisme pour la science, il gouverne sans autre approbation que la sienne. Avec lui, attends-toi, Ida, à subir la fatale destinée de Rome : comme elle, tu tomberas, tu perdras ton antique gloire, et il ne te restera plus de la science que le nom.

Juillet 1805.


AU DUC DE DORSET.

Dorset ! compagnon de mes jeunes excursions, alors que nous parcourions ensemble tous les sentiers des ombrages d’Ida ; toi que l’affection m’apprit à protéger, et pour qui je fus moins un tyran qu’un ami, en dépit de la loi inflexible de notre jeune société, qui nous donnait, à toi l’obéissance, à moi le commandement ; toi qui, dans quelques années, verras pleuvoir sur ta tête tous les dons de l’opulence et tous les honneurs du pouvoir, dès a présent tu es possesseur d’un nom illustre, et tu jouis d’un haut rang, à peu de distance du trône. Cependant, Dorset, ne te laisse pas persuader de fuir la science et de repousser tout contrôle, malgré l’inaction de ces maîtres qui, craignant de censurer l’enfant titré dont le souffle peut un jour dispenser l’avancement et les faveurs, voient d’un œil indulgent des peccadilles ducales, et ferment les yeux sur des fautes qu’ils tremblent de punir.

Quand de jeunes parasites ploient le genou non devant toi, mais devant l’opulence, leur idole d’or ; — car, jusque dans l’enfance simple et naïve il se trouve des esclaves flatteurs et rampants ; — lorsqu’ils te disent que « la pompe doit entourer celui que sa naissance appelle aux grandeurs, que les livres ne sont faits que pour de laborieux imbéciles, que les esprits élevés dédaignent les règles ordinaires, » garde-toi de les croire ; ils te montrent le chemin de l’ignominie, et cherchent a flétrir la gloire de ton nom. Dans la foule de les jeunes condisciples, fais choix de ceux dont l’âme n’hésite pas a condamner le mal ; ou si parmi les compagnons de ton adolescence il ne s’en trouve aucun assez hardi pour te faire entendre la voix sévère de la vérité, interroge ton