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ŒUVRES DE LORD BYRON

RÉPONSE AUX VERS PRÉCÉDENTS, ADRESSÉS À MISS ***.

Aimable et simple fille, ces artifices séducteurs dont tu voudrais garantir ton sexe fragile, n’existent que dans ton imagination : ce sont des fantômes que tu te crées. Va, crois-moi, il n’a nul dessein de te tromper, celui qui ne peut voir sans admiration ta grâce enchanteresse, tes belles formes, tes traits charmants. Jette les yeux sur ton miroir : tu y verras cette élégance que notre sexe loue avec transport, et qui excite l’envie du tien. Celui qui te parle de ta beauté, celui-là ne fait que ce qu’il doit. Ne fuis pas la jeunesse au langage sincère : ce n’est pas de la flatterie, — c’est de la vérité.

Juillet 1804.


ADRIEN MOURANT À SON ÂME.

Animula vagula, blandula,
Hospes comesque corporis,
Quæ nunc abibis in loca,
Pallidula, rigida, nudula,
Nec, ut soles, dabis jocos !

Ah ! gentle, fleeting, waw’ring sprite
Friend and associate of this clay !
   To what unknown region borne
Wilt thou now wing thy distant flight ?
No more with wonted humour gay,
   But pallid, cheerless and forlorn.

Petite âme douce et légère,
Du corps hôtesse passagère,
Eh ! que vas-tu faire la-bas ?
Pâle, tremblotanle, chétive,
Crois-moi, sur cette froide rive,
Ta gaîté ne te suivra pas.




À EMMA.

Puisque l’heure est à la fin venue où tu dois te séparer de ton amant désolé, puisque notre rêve de félicité a pris fin, encore une douleur, ô mon amie ! et tout sera terminé.

Ah ! moment plein d’amertume que celui où nous nous