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leur dira tout bas de marcher doucement. Oh ! sans doute mon nom vivra dans leur mémoire : le souvenir sanctifie la cendre des morts. « C’est ici, » diront-ils, « quand sa vie était à son aurore, qu’il a exhalé les simples chants de sa jeunesse ; c’est ici qu’il dort jusqu’au jour où le Temps disparaîtra dans l’Éternité. » 1807.

LORS d’une visite A HARROW(7)

Ici les yeux de l’étranger lisaient naguère quelques mots simples tracés par l’Amitié; ces mots étaient en petit nombre, et néanmoins la main du Ressentiment voulut les détruire. Malgré ses incisions profondes, les mots n’étaient point effacés; on les voyait encore si lisiblement, qu’un jour l’Amitié, de retour, y jeta les yeux, et soudain les mots se reproduisirent à la Mémoire charmée. Le Repentir les rétablit dans leur premier état ; le Pardon y joignit son doux nom ; et l’inscription redevint si belle, que l’Amitié crut que c’était la même. Elle existerait encore maintenant ; mais, hélas! malgré les efforts de l’Espérance et les larmes de l’Amitié, l’Orgueil accourut et effaça l’inscription pour toujours. Septembre 1807.

ÉPITAPHE DE JOHN ADAMS, VOITURIER DE SOUTHWELL, MORT d’un EXCÈS DE BOISSON.

Le voiturier Adams ici repose en terre. A sa bouche sans peine il voiturait son verre. Il en voitura tant, que, tout considéré, La Mort dans l’autre monde enfin l’a voituré(8). Septembre 1807.

A MON FILS(9). Cette chevelure blonde, ces yeux d’azur, brillants comme ceux de ta mère ; ces lèvres roses, au séduisant sourire, me rappellent un bonheur qui n’est plus, et touchent le cœur de ton père, ô mon fils !