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98 ŒUVRES DE LORD BYRON. cœur à l’extrémité de ses doigts, à moins que ce ne fassent les pulsations de mon propre cœur que je sentais. Nous ne passâmes ensemble que cinq minutes, et sur la grand’route encore; mais je n’ai pas une heure dans toute mon existence que je puisse mettre en parallèle avec ces cinq minu- tes-là. » Nous pouvons aussi citer ce passage intéressant d’une lettre de madame Guiccioli : « En 1822, » dit-elle, « quelques jours avant de quitter Pise, nous étions un soir assis dans le jardin du Palazzo Lanfranchi. Un domestique vint annoncer M. Hubhouse : la légère teinte de mélancolie répandue sur les traits de lord Byron fit place tout à coup à la joie la plus vive, tellement qu’il faillit se trouver mal. Une effrayante pâleur couvrit ses joues, et ses yeux se remplirent de larmes lorsqu’il embrassa son ami ; son émotion était si grande, qu’il fut obligé de s’asseoir. » -

L’honorable John Wingfield, frère de Richard, quatrième vicomte 

Powerscourt. 11 est mort à Coïmbre, dans sa vingtième année, le 14 mai 111. ’ Le révérend John Cécil Tattersall, mort à vingt-quatre ans, le 8 dé- cembre 18I2.

Le combat dont il est ici parlé eut lieu par suite de la rencontre for- 

tuite des élèves d’Harrow et de quelques recrues revenant de l’exercice. Il paraît qu’en cette occasion la crosse d’un fusil était déjà levée sur la tète de Byron et allait l’étendre sur le carreau, lorsque l’intervention de Tattersall le sauva.

John Fitzgibbon, second comte de Clare, né le 2 juin 1792. Son père, 

auquel il succéda le 28 janvier 1802, avait été pendant près de douze ans lord chancelier d’Irlande. Sa seigneurie était en 1832 gouverneur de Bombay. Lord Byron écrivait en 1821 : « Je n’entends jamais, maintenant encore, prononcer le nom de Clare sans un battement de cœur. »

George John, cinquième comte Delawarr, né le 26 octobre 1791. 11 

succéda à son père, John Richard, le 28 juillet 1793.

11 est impossible de lire l’extrait suivant d’une lettre adressée à 

lord Clare en février 1807, sans rendre hommage à la noble candeur et à la conscience de l’écrivain : « Vous serez étonné d’apprendre que j’ai depuis peu écrit à Delawarr, à l’effet d’expliquer (autant du moins que je pouvais le faire sans compromettre d’anciens amis) la cause de mes procédés à son égard, pendant mon séjour à Harrow. Vous devez vous souvenir que ces procédés ont été tant soit peu cavaliers. Depuis lors, j’ai découvert qu’il avait été injustement traité par ceux qui m’avaient repré- senté sa conduite sous un faux jour, et par moi-même, par suite des im- pressions erronées qu’on m’avait communiquées sur son compte. J’ai donc fait toutes les réparations en mon pouvoir, en faisant l’aveu de ma mé- prise. Je ne sais si cette démarche réussira. Toutefois , j’ai soulagé ma conscience par cette expiation, qui a dû coûter à un homme de mou caractère; mais l’idée d’avoir, à mon insu, attribué un tort à quelqu’un, m’aurait ôté le sommeil. J’ai répare ce tort autant qu’il était en moi.»

Edouard Noel Long, auquel une pièce de vers est adressée plus bas.