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pourquoi nous sommes battus

de cette incapacité ? Les Français seraient-ils moins bien doués que leurs adversaires ? Non, certes. S’ils ne savent et ne peuvent tirer parti de leurs réelles qualités, c’est parce qu’ils n’ont pas fait ce qu’ils auraient dû faire pour s’adapter aux transformations économiques qui révolutionnent le siècle.

Le Français est au dehors ce qu’il est chez lui, et chez lui il est resté ce qu’il était au siècle dernier. Fidèle aux vieux principes et aux vieilles traditions qui firent sa grandeur, sa richesse et sa supériorité pendant des siècles, il s’imagine volontiers que son lustre ne doit point se ternir. Trop confiné chez lui, peu désireux de jeter les yeux sur ce qui se passe au dehors, puisqu’il est convaincu de n’y rien voir qui l’égale, il se leurre dans la complaisante admiration de lui-même et ne croit pas au danger, puisqu’il s’obstine à ne point le voir. Il a vécu heureux comme ses pères, pourquoi ses fils ne vivraient-ils pas heureux comme lui ? Et aux prédictions clairvoyantes des pessimistes