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de moukden à kharbine

la recette en cours de route à des prix inférieurs au tarif, mais où chacun trouvait son compte : voyageurs et receveurs.

Délaissement du matériel, mauvais entretien, manque de pudeur et de conscience poussés jusqu’au point de laisser s’installer, pour quelques copecks supplémentaires, dans de propres et superbes wagons de première classe du transsibérien, des Chinois de bas étage, malpropres et loqueteux, y popotant une louche cuisine qui souillait et empuantissait lambris, tapis et banquettes. C’est ainsi qu’un matériel somptueux et neuf devint très vite répugnant. Quant au transport des marchandises, c’était un curieux maquignonnage. Tout wagon, pour être chargé, puis accroché, aiguillé et finalement mis en route, exigeait à chacune de ces étapes une rétribution nouvelle. Les commerçants chinois appelaient cette coutume « graisser les roues » et ils n’avaient garde d’y manquer pour toutes leurs expéditions importantes, car sans cette précaution essentielle les roues ne tournaient