elle-même, leur alliée. Qu’adviendrait-il alors ?
Une raison encore, et non des moindres, qui milite en faveur du statu quo en Mandchourie, c’est la crainte, pour le gouvernement, du revirement de l’opinion publique au Japon. L’abandon de la Mandchourie aurait une répercussion des plus néfastes, révolutionnaire peut-être, dans l’intérieur du pays. Il faut se rappeler l’exaltation qu’y produisait pendant la campagne la suite ininterrompue des victoires : le Yalou, Port-Arthur, Liao-yang, Moukden, Thiéling, le Soungari. L’armée montant toujours, envahissant le nord sur les talons des Russes, et le peuple confiant dans la force invincible de ses soldats héroïques, ne doutant pas de voir un jour l’étendard au disque rouge flotter sur les remparts de Vladivostok et les rives orientales du Baïkal.
Quand l’Amérique émit une proposition de paix, ce fut une explosion d’indignation. Traiter avec la Russie sur un pied d’égalité,