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dans les champs de bataille (suite)

Instantanément, les corps qui se croyaient privés de chefs les retrouvèrent.

À l’incapacité, à l’insouciance ou à l’ignorance de leurs devoirs que Kouropatkine reproche à certains chefs, il faut ajouter (parmi tant d’autres causes d’insuccès) l’ignorance de leurs soldats. Ce fut l’instituteur allemand qui gagna les batailles de 1870, a-t-on dit ; c’est la supériorité intellectuelle japonaise qui fit pencher, du côté de l’armée du mikado, la victoire. Sachant lire, sachant penser, sachant voir et sachant déduire, sachant juger et sachant prévoir, le soldat japonais est l’homme qui tue avec adresse et discernement, le russe c’est celui qui bravement mais maladroitement se fait tuer. L’un et l’autre se sacrifient, mais le premier avec intelligence, le second par fatalité. Au surplus, aucun souffle généreux et patriotique ne l’anime[1]. De quel enthousiasme

  1. Il n’est question ici que des contingents de réserve envoyés hâtivement en Mandchourie, car je ne mets nullement en doute la valeur et les vertus indiscutables de