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EPITHALAME AUX NOSSES

Et la bonne Junon tousjours te favorite.
La Déesse des bleds te poursuive, et aussi
Le bon père Bacchus, qui chasse le souci.
Les longs ris et les jeux, et la douce liesse,
Le petit Cupidon et sa mère Déesse,
Soient tousjours à ta dextre, et tousjours te querant,
Et le monde amoureux, humblet, faille adorant.
O Hymen, bon Hymen, que tu es admirable !
Sans toi un triste amant languiroit misérable,
Et de son long espoir ne gouteroit le fruit :
Par toi seul il reçoit la désirée nuit ;
Ministre de tes dons, tu fallentes sa flamme,
Et la fille en un soir tu fais devenir femme.
Mais quel Dieu oseroit à toi s’accomparer ?
Le grand Jupiter mesme a voulu t’honnorer
Et recevoir tes loix ; toute l’humaine race
Périroit sans avoir le secours de ta grâce.
Et sans toi longuement rien ne pourroit durer.
Mais quel Dieu oseroit à toi s’accomparer ?
O Hymen, bon Hymen, sous tes divins affaires
Que Nature a caché de merveilleux mystères !
Sans ton piteux secours, et qui eut veu jamais
Ce grand heur advenir i Craindrons-nous désormais.
Armés de ta faveur, qu’aucun mal nous advienne ?
L’antique siècle veit la molle Cyprienne