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d’occasion légitime de ne point satisfaire à leur devoir. Le curé de Saint-Lazare de Jérusalem, qui étoit aimé de madame de Maintenon pardessus les autres, la sollicitoit tous les jours qu’elle priât Sa Majesté d’augmenter sa pension, et, pour cet effet, ce prêtre rendoit des visites familières à madame de Maintenon, et lui disoit incessamment que le bien que l’on faisoit aux gens d’église n’étoit jamais perdu ; que cette charité nous attiroit un nombre infini de bénédictions, par les prières de ces bonnes âmes. Ce curé ajouta encore d’une manière toute dévote, qu’il faisoit toutes les nuits des oraisons de quatre ou de cinq heures pour le Roi, — « et pour vous, madame, qui êtes le refuge des pauvres prêtres affligés. Souvenez-vous de moi, s’il vous plaît, quand vous serez avec Sa Majesté. » La marquise promit de servir le curé de tout son possible, dans la vue qu’il diroit plusieurs messes pour la rémission de ses péchés, ce qu’il fit avec tout le zèle dont son âme étoit capable. Car l’on remarqua que ce bonhomme alloit plus matin pendant quelque temps à sa paroisse qu’à l’ordinaire.

Quoique madame de Maintenon sollicitât notre Prince pour les affaires d’État, elle ne laissoit pas de lui parler, dans de certains

    donnoient à leurs vicaires (ou curés) perpétuels qu’une pension aussi peu élevée que possible, et il y avoit, en effet, nécessité d’aviser : « Si l’on entroit, dit le comte de Boulainvilliers, dans le détail de la pauvreté du quart des curés du royaume, il se trouveroit qu’il n’y en a pas un qui ne soit mercenaire sordide, et qui n’ait une subsistance incomparablement moindre que les plus vils domestiques ne l’ont à Paris. » (6e mém.)