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elle n’en prenoit point de jalousie, ce qui fâcha notre amant et lui fit dire à cette mignonne : — « Ah ! Mademoiselle, vous avez peu d’amour. — J’en ai plus que vous ne croyez, Sire, répliqua La Valière, et je me confie sur la fidélité que vous m’avez jurée. » Mais le Roi ne se contenta pas de ces paroles, et la chagrina pendant un mois. Elle souffrit avec patience, mais un jour étant au bois de Vincennes, comme le Roi étoit aux genoux de La Valière, elle le traita avec la dernière indifférence, ce qui fâcha notre Monarque sensiblement. Le lendemain le Roi vit le marquis de Bellefonds[1] à qui il dit qu’il étoit le plus heureux de tous les hommes de n’aimer que la gloire. — « Ah ! Sire, répartit

    il segreto del cuore di queste Dame, e d’altre che aspirassero agli amori del Rè ? Questo io non so,… ma un certo cavaliere in Parigi, che mi honorava di confidar meco molte memoriette, mi disse un giorno… che nel tempo che si erano incaloriti gli amori del Rè con La Valiera non vi era dama alcuna nella corte di qualche garbo e bellezza che non mostrasse gelosia visibile, e che lui stesso haveva inteso dire a molte « La Valiera è più fortunata di tutte noi. » — Ce fut une chose merveilleuse que, pendant que se tramoit cette cabale, la princesse Palatine, la duchesse de Soubise et madame de Luynes n’y prirent aucune part, bien qu’on murmurât dans la Cour que chacune d’elles eût des prétentions à l’amour du Roi. Mais qui pourroit me dire le secret du cœur de ces dames et des autres qui aspiroient à l’amour du Roi ? Je ne sais, mais un gentilhomme de Paris qui m’honoroit de sa confiance et m’a fourni quelques petits mémoires me disoit que, au temps où les amours du Roi avec La Valière étoient dans toute leur ardeur, il n’y avoit à la Cour aucune dame de quelque élégance et de quelque beauté qui ne s’en montrât visiblement jalouse, et que lui-même avoit entendu dire à plusieurs : La Valière est plus heureuse que nous. »

  1. Voy. t. II, p. 49.