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soient donc unis pour toujours, et goûtons en paix tous les plaisirs d’un amour réciproque. Cet éclaircissement me redonne la vie.

Mlle du Tron. — Je n’ai pu le refuser à vos empressements et à la bonne opinion que j’ai de votre constance. Mais Votre Majesté m’a retenue ici plus longtemps que je ne pensois, et je n’ai pas fait réflexion que l’on m’attend.

Le Roi. — Je ne vous arrêterai donc pas plus longtemps. Adieu, ma chère enfant ! Ah ! qu’il nous sera doux d’aimer toujours de même.


Post-Scriptum. — La feuille qui contient les premières pages de la pièce qui précède étoit tirée, lorsqu’un mot, qui nous avoit échappé dans le Journal de Dangeau, est venu nous apprendre qu’il existoit un abbé du Troncq, « neveu de Bontemps ». La parenté de Mlle du Troncq avec Bontemps nous étoit ainsi révélée, et, bien que l’auteur du pamphlet soit le seul écrivain de l’époque qui ait parlé de la passion tardive du Roi pour cette jeune fille, nous y avons vu une preuve de plus qu’il étoit très-bien renseigné. L’amourette elle-même est peut-être fausse, peut-être vraie ; en l’absence de renseignements qui confirment les dires du pamphlétaire, nous n’osons ni la nier ni l’affirmer ; mais il est certain, et nos notes en font foi, que tous les détails groupés autour du sujet sont d’une rigoureuse exactitude.


FIN.