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ministres d’État, ne pouvant plus mettre de taxes, et voyant que les finances de Votre Majesté commencent à s’épuiser, M. d’Argouges, toujours fertile en moyens, nous en proposa un nouveau, qui est de mettre un impôt sur les vents ; ce qui attireroit, dit-on, de grandes sommes d’argent pour soutenir la guerre dans tout le royaume ; les mariniers, les bateliers, les meuniers et autres gens semblables, ne pouvant se servir de cet élément sans payer la somme imposée.

Le Roi. — Cet avis me paroît assez bon, et n’est pas à négliger.

M. de Pontchartrain. — L’on étendroit le règlement jusques sur les apothicaires, qui par leurs remèdes tirent un gros profit des vents du corps humain, et sur les médecins qui n’en tirent pas moins, et y contribuent autant par leurs ordonnances.

    Bretagne, mourut à Versailles le 16 de ce mois. (Gazette de France, 1695 : de Versailles, le 19 août) [quelques jours avant la perte de Namur.]

    Louvois étant mort le 16 juillet 1691, à 51 ans, son troisième fils, le marquis de Barbezieux, fut nommé secrétaire d’État, et prêta serment le 19 août entre les mains du Roi pour la charge de chancelier et garde des sceaux qu’avoit son père, le 25 août 1693 ; le 12 novembre il épousoit Mlle de Crussol, fille du duc d’Usez et petite-fille de Montausier. Il mourut à Versailles le 5 janvier 1701, épuisé par une vie de plaisirs, après une courte maladie. — Lorsqu’il succéda à son père, il avoit 23 ans, « d’ailleurs nulle expérience, et il eut ordre de ne rien faire dans l’exercice de sa charge que par l’avis de Chanlay, qui lui fut donné comme collègue et comme modérateur. » (Mém. de l’abbé Le Gendre, p. 136.) — Voy. sur les griefs du Roi contre lui, Saint-Simon, édit. Hachette en 13 vol. in-12, VIII, 457.