sorte qu’il résolut de s’y embarquer par les motifs de la gloire ; il en parla à Manicamp, son bon ami, qui approuva son dessein et s’offrit de l’y servir. Le comte de Guiche et Manicamp ont
- Guiche ne fait que patrouiller, dit l’un.
- Je n’ai point d’armes
- Pour vous servir comme le grand Saucourt,
- Le pauvre comte de Guiche
- Trousse ses quilles et son sac ;
- Il faut bien qu’il se déniche
- De chez la nymphe Brissac ;
- Il a gâté son affaire
- Pour n’avoir jamais su faire
- Ce que fait, ce que défend
- L’archevêque de Rouen.
lorsque le maréchal de Grammont lui présenta son fils et que Guiche l’eut salué (Motteville, t. 5, p. 34) « Buen moço ! » dit-il entre les dents, « Beau garçon ! » Toutes les femmes pensoient de même. Un peu plus tard, cette beauté ayant habitué à soi les yeux, et le temps étant venu jeter quelques vilaines ombres sur cette physionomie, l’admiration se refroidit. Les hommes n’avoient jamais été très enthousiastes du comte ; les femmes elles-mêmes retranchèrent quelque chose de leur faveur. Il est « ceinturé comme son esprit », écrit madame de Sévigné le 15 janvier 1672 ; ailleurs (le 27 avril) elle parle de « son fausset ».
Mais, au moment où nous sommes, ces critiques sont rares. « C’étoit le favori de Monsieur (le duc d’Anjou). C’est un homme (Montp., t. 3, p. 329) plus vieux de trois ans que lui, beau, bien fait, spirituel, agréable en compagnie, moqueur et railleur au dernier point. »
Puisqu’il s’agit de raillerie, les malins couplets du temps peuvent ici lever la tête :