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duchesse de Mercœur, et, trois jours après sa mort, madame de Villars[1], et ce fut là-dessus que

    mésintelligence entre Condé et Mazarin (Pierre Coste, p. 8) ; mais le mariage se fit.

    « M. de Mercœur déclara un jour, en plein Parlement, son mariage avec mademoiselle de Mancini, de la plus sotte manière du monde, et telle que je ne m’en suis pas souvenue, parcequ’il n’étoit pas tourné d’un ridicule plaisant. » (Montp., t. 2, p. 137.)

    Les pamphlets se mirent à pleuvoir dru sur l’oncle de la mariée et sur l’époux. C’étoit le temps des plus vives Mazarinades.

    Le catalogue delà Bibliothèque nationale (t. 2) en indique plusieurs :

    No 1360. L’outrecuidante présomption du cardinal Mazarin. — Réponse. — No 1361. L’antinocier, etc. — No 1 362. Lettre de M. de Beaufort à M. le duc de Mercœur, son frère. — No 1363. Réponse. — No 1364. Lettre de la prétendue madame de Mercœur, envoyée à M. de Beaufort. — No 1 365. Entretien de M. le duc de Vandosme avec MM. les ducs de Mercœur et de Beaufort, ses enfants.

    Mercœur n’en fut pas inquiété. Sa femme étoit une conquête dont il ne pouvoit se repentir.

    Le duc de Mercœur fut si passionné pour les intérêts du ministre qu’il fit appeler ce même jour son frère, le duc de Beaufort, pour se battre contre lui ; mais il n’en fit rien et ne suivit point son premier mouvement. » (1651. Mott., t. 4, p. 134.)

    Au commencement de février 1657 la duchesse mourut subitement. Mazarin « fit des cris ». (Mott., t. 4, p. 396.)

    « La douleur est universelle, écrit madame de Sévigné le 5 février. Le roi a paru touché et a fait son panégyrique en disant qu’elle étoit plus considérable par sa vertu que par la grandeur de sa fortune. »

    « Elle étoit jeune et avoit de l’embonpoint. Le seul défaut qui étoit en elle étoit que, sans avoir la taille gâtée, elle ne l’avoit pas assez belle en ce qu’elle étoit un peu entassée mais, ce défaut ne se voyant point dans le lit, j’ai ouï dire à ceux qui la virent en cet état qu’elle leur avoit paru la plus belle personne du monde. » (Mott., t. 3, p. 397.)

    Mazarin, dans son testament, n’oublia pas les enfants de la nièce qu’il avoit tant aimée. (Mott., t. j, p. 92.)

  1. La mère de Villars, qui sauva la France à Denain. Née