Quand ce gouverneur, pour servir son pupille, parla ainsi à madame d’Olonne : « Je sais bien, Madame, qu’il n’y a rien de si libre que l’amour, et que, si le cœur n’est touché par inclination, on ne persuade guère l’esprit par les paroles ; mais je ne laisserai pas de vous dire que, quand on est jeune et qu’on est à marier, je ne comprends pas pourquoi on refuse un beau jeune gentilhomme amoureux qui a de quoi, ou je suis fort trompé, autant que personne de la cour. C’est du pauvre Marsillac dont je vous parle, Madame, puisqu’il vous aime éperdument. Pourquoi êtes-vous ingrate, ou, si vous sentez que vous ne pouvez l’aimer, pourquoi l’amusez-vous ? Aimez-le, ou vous en défaites. — Je ne sais pas depuis quand, répondit
- ..... une divinité
- Veut revoir sur le Parnasse
- Des fables de ma façon
- .....de celles
- Que la qualité de belles
- Fait reines des volontés.
- Qui dit Sillery dit tout.
- Peu de gens en leur estime
- Lui refusent le haut bout.
de Sillery, en qualité de profès dans l’ordre des Coteaux, devoit en être fier. Il buvoit bien et aimoit la table. On l’appeloit Sillery-Brulard (Pierre Coste, p. 45, t. 8, des Archives curieuses). Gourville a raconté (Petitot, t. 2, p. 269) qu’étant gouverneur de Damvilliers, Sillery l’aida à rançonner les Parisiens au commencement de la Fronde. En 1650, il va en Espagne traiter pour les rebelles (Motteville, t. 4, p. 43), à qui son esprit décidé avoit rendu d’importants services.
Il y eut un Sillery évêque de Soissons et membre de l’Académie françoise. La Fontaine en parle (dans sa lettre 37 à Maucroix, 1695). Une autre lettre de La Fontaine (28 août 1692) est adressée au chevalier de Sillery. Ailleurs (Fables, t. 8, p. 13), il a dit de mademoiselle de Sillery :