Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/417

Cette page n’a pas encore été corrigée

Sçavoir si l’on ne voit pas bien, quand on commence d’aimer, que l’amour ne durera pas toujours.

Encor qu’il soit fort peu d’éternelles amours,
Il n’est point d’honnête maîtresse
Qui croie en s’embarquant voir finir sa tendresse :
On se flatte, et l’on croit qu’on aimera toujours.

Sçavoir auquel on se doit prendre, de son rival ou de sa maîtresse, de l’infidélité de celle-ci.

Quand un rival nous presse
Et nous fait trop de mal,
C’est contre une maîtresse
Qu’il faut être brutal,
Et non contre un rival.

Sçavoir si l’on peut aimer long-temps une maîtresse coquette.

Je veux au cœur de ma maîtresse
La dernière délicatesse.
Je suis sur ce sujet de l’avis de César,
Et ce n’est pas assez, Iris, à mon égard,
Qu’elle soit au fond innocente :
Je veux que du soupçon
Elle soit même exempte.

Sçavoir de quelle manière il faut que les amans aimés se conduisent avec les maris de leurs maîtresses.

Il se voit des maris qu’on peut apprivoiser ;
Il en est d’autres peu dociles.
Vous, amans qui serez habiles,