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Mais en public fort rarement ;
Et voici mon raisonnement :
Si sa flamme a trop de lumière,
Le mari la voit, ou la mère,
Et ce malheur peut être grand ;
Si son air est indifférent,
L’amant peut croire qu’en la belle
L’indifférence est naturelle.

Sçavoir s’il faut épouser sa maîtresse publiquement, clandestinement, ou ne la point épouser du tout.

Qui veut épouser sa maîtresse
Veut la pouvoir haïr un jour.
Le peché fait vivre l’amour,
Et l’hymen mourir la tendresse ;
Mais si l’on craint fort le péché,
Il faut que l’hymen soit caché.

Sçavoir s’il est possible que les amans qui se marient s’aiment encore longtemps après.

L’amour n’est fait que de mystère,
De respects, de difficultés ;
L’hymen est plein d’autorités,
Peut tout et ne daigne rien faire :
Assembler l’hymen et l’amour,
C’est mêler la nuit et le jour.

Sur la même question.

Croyez-moi, belle Iris, je m’y connais un peu,
L’amour dans l’hymen perd son feu ;